embuscade Section-frontière entre réseau électrifié et réseau miné, une idée lumineuse ?

Nuit du 12 au 13 mai 1961, embuscade de la Section-frontière, entre le réseau électrifié et le réseau miné ; une idée lumineuse ? ? ? ?

Toujours le même problème : nombreux harcèlements de patrouilles et explosions de bengalores dans le réseau miné, avant la côte qui montait à Munk, (Munck à l’époque) pas très loin de l’endroit où à eu lieu l’embuscade du 03/09/1960.

L’adversaire utilisait les oueds pour cheminer jusque-là, et pouvait s’abriter et se replier, sans trop craindre les obus de 105.
Cette nuit une partie des patrouilles à pied de la Section-frontière, dont la mienne, ont été réquisitionnées pour une nouvelle embuscade ; la nouveauté a été que nous devions la poser à T.A. 80 /90, entre le réseau électrifié et le premier réseau miné.

Nous avons démarré à Napo, je ne sais pas si je dois dire « à la tombée de la nuit » car j’ai noté 22 heures. Nous avions environ… 3 mètres entre les 2 réseaux, mais ça variait par moment. Les passages d’oueds étaient bourrés de barbelés, et larges de 50cm , passant très prés de la clôture électrique. Nous devions être environ une douzaine; il ne c’est rien passé, à part que nous avons entendu pas mal de bruit. Nous avons décroché comme prévu à 3 heures du matin.

On nous avait dit qu’un blindé du RICM, se tiendrait à Napo, et viendrait par la piste arracher la clôture électrique pour nous dégager si ça tournait mal. Problème: je n’ai pas vu de char, que ce soit à l’aller où au retour …………

Si il y avait eu accrochage, je pense que nous étions bien coincés, et faits comme des rats. Le temps que le RICM arrive …. Il aurait pu se passer pas mal de choses. D’autant plus qu’à l’époque l’adversaire avait des mitrailleuses MG, et savait s’en servir. Nous avons été allumés plusieurs fois en scout, et une fois nous avons fait « profil bas » car il y en avait 2 en tir croisé.
Et les mines bondissantes du réseau, piégées avec du fil de fer, une rafale là-dedans …..

Avec le recul du temps je pense vraiment que cette embuscade était inapproprée , mais je ne suis pas étonné quand je me souviens que Le Lt Koll / Commandant de la CCAS nous a dit à l’appel : « si il y a un passage à T.A. 106, ne restez pas dans le coin je serai obligé de faire tirer l’artillerie sur vous » Je certifie ceci sur l’honneur.

Je dois préciser que la Section-frontière de Bab el Assa assurait (avant le char) les patrouilles en scout de T.A.30 à T.A. 106,
Nous avons eu plusieurs tirs de bazookas à et tirs armes automatiques à 106. Pour avoir toujours le barrage en ligne de mire il aurait fallu monter sur le capot. Les chauffeurs ne traînaient pas pour tourner !
Nous faisions aussi les 2 patrouilles à pied Napo / T.A 30 et Napo / T.A.106.
C. Perrot. 28/11/2010.

Le long de la frontière il y avait côté algérie un réseau de trapézoïdales minées destiné à empêcher les passages algérie-maroc; puis la piste technique ou patrouillaient les engins blindés, puis la haie électrifiée proprement dite. à une dizaine de mètres côté Maroc (en fait la zone interdite car la frontière était bien plus loin) les trapézoïdales minées destinées à empêcher les passages maroc-algérie. La dizaine de mètres qui séparaient la haie des trapézoïdales était nu (pour mieux voir les pièges à cons et les tunnels) il servait à la patrouille du matin accompagnée d'un chien de guerre (lessive). Il me parait curieux, voir saugrenu d'aller faire une embuscade à découvert dans un endroit pareil.

Lucien Galéa, je suis tout à fait d'accord avec ta réflexion, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai employé la formule "idée lumineuse" Perrot. 15/12/2010.