DBFM 3 éme BATAILLON
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ORIGINES ET ÉVOLUTION DU BARRAGE ÉLECTRIFIÉ A LA FRONTIÈRE ALGÉRO-MAROCAINE

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Message  TESTE Mer 11 Juin - 19:56

ORIGINES ET ÉVOLUTION DU BARRAGE ÉLECTRIFIÉ A LA FRONTIÈRE ALGÉRO-MAROCAINE
L'EXEMPLE DU 3e BATAILLON DE LA DEMI-BRIGADE DE FUSILIERS MARINS

(secteur de Nemours)


Contre-amiral (2S) Bernard ESTLVAL

Implantation de DBFM dans le secteur de Nemours.

Le 31 mai 1956, lorsque les premiers éléments de la demi-brigade de fusiliers marins y débarquent, le secteur de Nemours est entièrement sous le contrôle des rebelles. A l'est de l'oued Kiss, qui borde la frontière entre l'Algérie et le Maroc, les massifs des M'Sirda-Fouaga et des M'Sirda-Thata, au relief tourmenté, offrent de multiples possibilités de caches et de cheminements qui, de tous temps, ont été utilisés par la population pour pratiquer la contrebande. La frontière, que suit la route nationale n° 7 de PortSay à Mamia, n'est pas gardée. Avant d'entreprendre d'y implanter des postes de surveillance, le commandement lance, du 5 au 9 juin, une vaste opération de ratissage de la zone comprise entre Nemours, Mamia, Port-Say et la mer. C'est l'opération Zoulou, à laquelle participent plusieurs unités de l'armée de Terre, le ler bataillon de la DBFM, les escorteurs côtiers Sabre et Cimetière et la section de patrouille littorale (SPL) de Nemours. 20 rebelles sont tués et 300 faits prisonniers, mais un grand nombre parvient à s'échapper au Maroc.


Juillet 1956, la " haie à vaches ".

La surveillance de la frontière est alors confiée au 3e bataillon de la DBFM, renforcé par le commando Jaubert. En juillet, un premier réseau barbelé est installé à proximité immédiate de la frontière, mais l'adversaire n'aura aucun mal à démanteler cet obstacle sans profondeur, non miné, ce qui lui vaut la qualification de "haie à vaches". Dans la nuit du 29 au 30 juillet, une première tentative est déjouée par une patrouille qui abat un rebelle et fait un prisonnier, mais, dans la nuit du 2 au 3 août, 5 km de barbelés sont arrachés. On retrouvera sur un des piquets une page arrachée à un manuel d'infanterie français qui rappelle que " tout obstacle non battu par le feu est inefficace ".


En août, plusieurs embuscades tendues par le commando Jatibert interceptent sur la frontière trois bandes d'une trentaine de rebelles. La construction des deux premiers postes est entreprise, à Bab el Assa où s'installe le PC du 3/DBFM, et à Tizza où s'implante la 35e compagnie (1). Ce poste, encore inachevé, est attaqué dans la nuit du 9 au 10 septembre par une forte bande venue du Maroc. Ayant réussi à s'approcher discrètement de l'enceinte contre laquelle ils font sauter plusieurs charges explosives, les rebelles lancent un assaut bien coordonné, soutenu par plusieurs armes automatiques, qui est repoussé par les marins, épaulés par un élément du Génie stationné à Port-Say qui a rallié " au canon ". Les assaillants, qui ont eu 2 tués et 4 blessés reviendront le 23 septembre harceler Tizza sans succès.


En septembre et octobre, quatre nouveaux postes sont implantés à Gabriel, Alazetta, Signal et Mechour. Chaque poste est doté de trois mitrailleuses et d'un ou deux mortiers. Des projecteurs d'éclairage y sont installés et l'aviation effectue ses premières missions de largage d'artifices éclairants (lucioles) sur la frontière. Avec une section de deux pièces de 105 mm HM2, armée par des marins à Sebabna, et une autre, armée par le 66e Régiment d'Artillerie à Tegmout, toute la frontière peut être battue par l'artillerie. Les embuscades tendues en zone interdite commencent à porter leurs fruits : le 19 septembre, un petit groupe est intercepté entre Gabriel et Bou Renam ; le 12 octobre, devant Gabriel, une bande de 20 rebelles disposant d'armes automatiques est repoussée, perdant un tué. Le 19 et le 25 novembre, deux groupes d'une quinzaine de rebelles tombent dans des embuscades de la 3le compagnie qui les repousse au Maroc.

Ces accrochages sont malheureusement exceptionnels. En l'absence d'un obstacle efficace, le bataillon n'ayant pas les effectif,, suffisants pour couvrir en permanence le front de 35 km dont il a la garde, les rebelles échappent la plupart du temps aux patrouilles à pied et aux embuscades, et franchissent la frontière dans les deux sens sans être inquiétés et avec une discrétion totale, ce qui conduit le commandant du 3/DBFM à conclure ainsi son compte rendu de décembre 1956 : " Ce barbelé constitue un obstacle insignifiant, il est donc inutile s'il n'est pas patrouillé. Même patrouillé toute la nuit, il ne donne pas assez de chance de surprise. "

Novembre 1956, le réseau de trapézoïdales.

Pour renforcer la surveillance, une section de la 35e compagnie s'installe, entre Tizza et Signal, dans une mechta qui, sommairement fortifiée, devient le poste de Perdreaux. Le barbelé longeant la frontière est abandonné et un double réseau de barbelés, d'une profondeur d'une dizaine de mètres chacun (trapézoïdales), est posé dans l'intervalle entre les postes qui assurent en moyenne 15 patrouilles par nuit sur l'obstacle, mais comme celui-ci n'est pas miné, les rebelles peuvent encore le franchir discrètement en cisaillant le barbelé. Au mois de décembre, deux tentatives de franchissement sont repoussées, mais deux groupes réussissent à passer après avoir cisaillé le barbelé qui n'est toujours pas miné. Un nouveau poste est implanté à Bou Renam, lieu de passage privilégié des rebelles.


janvier 1957, mise en service du premier réseau électrifié.

Le 25 décembre, débutent les travaux d'un réseau électrifié expérimental entre les postes de Perdreaux et de Mechour alimenté par une centrale électrique située au poste de Signal. Ce réseau, d'une longueur totale de 14 km, comprend deux haies à 4 fils conducteurs distantes de 3 m entre deux réseaux de barbelés, est mis sous tension le 10 janvier 1957 (2).

Au mois de janvier, les rebelles effectuent chaque nuit des coupures dans le réseau malgré la pose de mines éclairantes qui permet de riposter aux mortiers et à l'artillerie. Le 12 janvier, une embuscade entre Bab el Assa et Ben Kerama intercepte un groupe qui laisse un tué sur le terrain et se replie vers la frontière. Le 17, une tentative de passage repérée par des mines éclairantes est repoussée par l'artillerie.

En février, l'artillerie tire chaque nuit sur les alertes données par les mines éclairantes. Sur onze tentatives de franchissement, quatre réussissent, une échoue partiellement, seuls deux ou trois hommes ayant réussi à passer et les autres s'étant repliés au Maroc, mais six sont repoussées par des tirs d'artillerie. Un des franchissements réussis avait traversé une partie électrifiée du réseau qui n'était pas alimentée par suite de l'avarie des génératrices de la centrale.


Mars 1957, un réseau continu de barbelés couvre la frontière.

En mars, le réseau de barbelés reliant les postes arrive à la mer et les premières mines antipersonnel (une tous les 10 m environ) y sont posées. Elles feront leurs premières victimes au mois d'avril. Un nouveau poste est implanté à Ben Kerama et une camionnette radar est stationnée à Port-Say pour surveiller le large. Six tentatives de franchissement sont repoussées et trois réussies, totalisant une vingtaine d'hommes. Le 20 mars un rebelle est électrocuté sur le réseau.

En avril, six passages sont réussis pour seize déjoués. En mai, cinq tentatives se soldent par quatre passages réussis et un repoussé par le commando de Montfort...



En juin, sur dix tentatives de passages, deux seulement sont déjouées. Les réseaux Maroc et Algérie entre Gabriel et Alazetta sont renforcés par la pose de mines (une mine par mètre environ).


juillet 1957, prolongation du réseau électrifié.


En juillet, six passages ont encore lieu, mais au cours de l'un d'eux les rebelles laissent cinq cadavres sur des mines. Un autre rebelle blessé sur mine est capturé. Du 22 au 30 juillet, le barrage électrifié expérimental est prolongé entre Mechour et Gabriel par une unique haie électrique, solution qui sera déson-nais adoptée pour tout le réseau.


En août, deux passages, l'un d'une trentaine d'hommes, l'autre de trois à quatre hommes réussissent. Deux tentatives de sabotage sont repoussées. Le réseau électrifié est prolongé au nord de Perdreaux. Le tronçon Perdreaux-Tizza, achevé le 20, est prolongé jusqu'à la mer le 26. Un champ de mines est posé et un blockhaus est construit à l'extrémité nord du réseau pour interdire le débordement du barrage par la falaise qui borde la côte.

Malgré ces améliorations et la pose de mines-encrier dans le réseau, le barrage n'est toujours pas étanche. Du le, avril au ler septembre, si 48 tentatives de passage ont été repoussées par les patrouilles et embuscades àpied derrière et sur l'avant du réseau, 30 n'ont été décelées que par les traces relevées le lendemain. En septembre, sur deux tentatives de franchissement, une seule réussit et deux spécialistes du passage des barbelés sont tués par une mine près de Ben Kerama.


En octobre, une forte charge explosive placée près de la clôture électrique coupe le réseau Maroc entre Gabriel et Mechour mais laisse le réseau Algérie intact. Un barrage électrifié, alimenté par une centrale installée àBen Kerama, est installé entre les postes de Tegmout et de Bou Renam.


Octobre 1957 : organisation de la défense du barrage.

La haie électrifiée permettant une surveillance améliorée et des interventions plus rapides, la défense de l'obstacle entre alors dans une phase nouvelle. Des procédures rigoureuses sont établies pour unifier les réactions des unités (3).



I. Veille.
a) Patrouilles mobiles ou embuscades (selon la clarté de la nuit) dans les zones non vues (projecteur) et non battues (tir tendu) des postes côté Algérie...

b)Projecteurs : coups de pinceau sur les glacis de part et d'autre du barbelé à intervalles irréguliers. La fréquence d'éclairage peut être faible (minimum trois fois par nuit) mais très variable...

c) Postes.

1) Dispositions à prendra à la tombée de la nuit armes d'appui (mortier, artillerie) pointées sur les zones désignées, munitions prêtes ;

- véhicules prêts à sortir

- liaisons (téléphone, radio) assurées.

2) Gradé de quart :

- au courant de la position des patrouilles d'embuscades de son poste et des postes voisins ;

- en liaison avec sa patrouille ou son embuscade.

3) Guetteur(s) :

- consignes précises

- quarts du plein de la nuit (23 heures à 3 heures) ne dépassant pas deux heures.


II. - Intervention.

Idée générale.

La coupure du barbelé sous tension est indiscrète. Elle est signalée

- au minimum par une disjonction du circuit qui déclenche un signal d'alarme à l'usine ;


- (on peut prévoir qu'elle le sera le plus souvent) par la forte explosion d'une charge allongée de genre bengalore ouvrant une trouée à travers tout le réseau...


A partir du signal de coupure, la conduite à tenir est dictée par les impératifs suivants :


1) Localiser la coupure

- dans le cas d'explosion : renseignement immédiat, approximatif

- mais suffisant fourni pour la veille optique -

sans explosion : localisation par l'usine ; identification des boucles puis repérage à distance (délai : quelques minutes).


2) Intervenir le plus tôt possible au plus près de la coupure qui a, pendant quelques minutes, la valeur de renseignement de position de l'ennemi.


D'abord le fixer par :

tirs éclairants, projecteurs réalisant un encagement lumineux qui l'empêche de bouger; tirs a priori d'armes automatiques de part et d'autre du barbelé qui contribuent au même effet psychologique. Puis le plus tôt possible, riposter par des tirs réglés sur la coupure . artillerie (fusant), mortier.

3) Réparer rapidement et complètement si possible. A défaut reconnecter vers la source. Ce travail doit être entrepris par une équipe d'intervention motorisée, dès la levée des tirs...

Application.

a) Postes.
Premier temps, alerte
- sur explosion : donnée aussitôt par le guetteur qui tire une rafale d'arme automatique (attention, pas dans le barbelé) ; sur coupure, simple : signal d'alarme au poste usine répercuté ensuite par téléphone ou radio, après dégrossissage "chacal ou coupure ?) aux postes situés sur le circuit...

L'alerte concerne tous les postes situés sur le circuit coupé.

Le plus tôt possible et tout à la fois
- prise de liaison radio entre les postes, patrouille et artillerie pour difuser tout renseignement sur la position de la coupure ; au poste le plus proche de la coupure (PPP) : tir de mortier éclairant sur la zone ainsi désignée ;
- PPP : réchauffàge et démasquage du projecteur éclairant de part et d'autre du barbelé ;

- PC de compagnie ou poste-usine le plus proche de la coupure met sur pied le groupe d'intervention-réparation.


Deuxième temps

- PPP : tir de mortier explosif;

- Sebabna ou batterie (Tegmout) : tir demandé et contrôlé par le PC de compagnie.


Troisième temps :

- levée des tirs ;


- départ du groupe d'intervention-réparation (liaison radio).

Quatrième temps, fin de l'alerte : après réparation ou une heure avant le lever du jour.

b) Projecteurs.


-PPP : groupe lancé, montée en allure d'urgence. Éclairer le plustôt possible, balayer de part et d'autre du barbelé. Continuer à éclairer pendant les tirs puis pendant la réparation du barbelé en évitant de gêner et de dévoiler les véhicules et l'équipe de réparation ;

- autres postes en alerte : groupes lancés, projecteurs en position d'éclairage, démasquer fréquemment jusqu'à la fin de L'alerte.


C) Éléments hors des postes :

- embuscades et patrouilles le long du circuit neutralisé, restent sur place ; poursuivent leur mission jusqu'à la fin de l'alerte. Cas particulier : embuscade dans la zone de coupure. Renseignés par le poste (ou l'explosion), se précipitent sur la coupure. Le tir éclairant est fait seulement sur demande les tirs d'artillerie et de mortier sont réglés côté Maroc ;

- groupe d'intervention-réparation : liaison continue avec le poste. Véhicule blindé en tête ; en cas d'accrochage le groupe saute à terre sauf les servants des armes de bord ;

- les postes en alerte (sauf PPP) détachent, s'ils n'ont personne dehors, des patrouilles qui prennent rapidement position aux points de passage les plus proches.


a) Rôle particulier du PC de compagnie

- coordonne l'action des postes

- demande et contrôle le tir de l'artillerie

- éventuellement prévient la 32e compagnie du passage

- tient informé le PC du bataillon qui répercute les renseignements aux autres éléments intéressés... et à l'échelon supérieur.
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Message  TESTE Mer 11 Juin - 19:57

Novembre 1957, minage généralisé du réseau.

En novembre, aucun franchissement n'a lieu malgré deux sabotages du barbelé dont un au cours duquel un rebelle est tué par une mine. Les parties non électrifiées du réseau sont renforcées par la pose d'une combinaison de mines bondissantes et encrier. Ce renforcement est étendu à tout le barrage en décembre malgré le scepticisme du commandant du bataillon qui estime que le minage du réseau ne représente pas une très grande gêne pour l'adversaire (4) :


" L’ effet de surprise a joué, mais pour une " situation de mines " donnée, il n’a joué qu’une seule fois...


" Mines bondissantes à déclenchement par fil au ras du sol : il n’y a pas d’exemple depuis quatre mois du’une seule deces mines ait été éfficace. Par contre, il est certain que le fil aide au balisage : il suffit de le suivre pour remonter jusqu’a la mine et éviter celle-ci...

" D’une façon générale toutes ces mines sont, sauf exception ..., placées uniquement dans les barbelés. On a donc affaire à un chmap de mines de profondeur extrêmement faible et dont les limites sont inscrites d’une façon évidente sur le terrain : il n’y pas de surprise et , partant, pas de résultat.


" D’autre part, des mines sont possées tout le long du barbelé sauf (pour des raisons de difficultés techniques) au passage des lits d’oueds qui sont précisément des itinéraires privilégiés de pénétration : ils ne sont généralement pas vus des postes et ne craignent ni les armes à tir tendu ni les projecteurs. "


En décembre a lieu un nouveau sabotage du réseau par explosion qui endommage la haie Maroc sans qu'il y ait de passage, mais trois franchissements réussissent, l'un de vingt hommes le long de la falaise au nord de l'obstacle, un autre de dix hommes vers Bou-Renam dans la partie non électrifiée, le troisième dans le sens Algérie-Maroc au sud de Gabriel. Une quatrième tentative échoue.


En janvier 1958, sur quatre tentatives, deux franchissements d'une dizaine d'hommes réussissent, dans des parties du réseau non électrifié, mais, en même temps, les rebelles adaptent leur tactique au nouvel obstacle. Deux sabotages endommagent les deux réseaux électrifiés entre Tizza et Port-Say et des véhicules de patrouille sont harcelés à l'arme automatique par-dessus le barrage. Le commandement de la DBFM décide d'électrifier sans le concours du Génie un tronçon de 7 000 in de longueur allant jusqu'à la limite de son secteur, à 2 000 in au-delà de Tegmout.


En février, deux franchissements de 30 hommes environ et un d'une dizaine d'hommes réussissent dans la partie non électrifiée. Un des rebelles est blessé par mine. Le 18 février, une nouvelle centrale entre en service à Tizza pour alimenter le secteur nord, en remplacement de celle de Signal.

En mars, quatre franchissements, totalisant une soixantaine d'hommes, réussissent dont un dans la partie électrifiée. Un rebelle est électrocuté, un autre est blessé par mine, mais l'alerte n'a pas été donnée par suite de la négligence de l'opérateur et défaut de mise au point de l'installation. Trois autres tentatives sont repoussées. Le doublement de l'obstacle côté Maroc entre Tegmout et Sidi Bou Djenane et entre Bou Renam et Gabriel par une haie électrifiée est entrepris, plusieurs franchissements ayant été réussis dans ces secteurs. Une centrale est installée en avril à Alazetta pour les alimenter. Le tronçon entre Alazetta et Bou Renam sera terminé en juin, celui d'Alazetta à Gabriel en juillet. Quelques mines sont posées en zone interdite devant l'obstacle.


Printemps-été 1958, arrêt des franchissements.


A partir du mois d'avril, l'efficacité du barrage s'affirme. En juillet 1958, aucun indice de passage n'a été décelé depuis le 29 mars et aucune tentative formelle de franchissement n'a été constatée depuis le 28 avril, lorsqu'une patrouille a fait échouer une tentative de franchissement avec action concertée de part et d'autre du barrage...


En août 1958, le réseau frontière 3/DBFM est entièrement électrifié. Une bretelle du réseau électrifié a été installée entre Tizza et Port-Say, doublant l'obstacle dans ce secteur. Jusqu'au mois de novembre, les rebelles, abandonnant provisoirement leurs tentatives de franchissement, se contentent de harceler les postes au mortier, d'effectuer des sabotages sur le réseau et de poser des mines sur la RN7.


Le 30 novembre, une tentative généralisée de franchissement, mettant en oeuvre 200 hommes, est repoussée par les tirs de mortiers, d'artillerie et d'armes automatiques. Deux cadavres et 112 bengalores sont relevés sur le réseau. Le quartier du 3/DBFM reçoit le renfort de commandos et de patrouilles blindées du RICM. En décembre, trois tentatives de franchissement sont repoussées.


L'année 1959 voit l'extension des travaux de renforcement de l'obstacle sur toute sa longueur. Le barrage comporte désormais un double réseau électrifié dont le tracé ne subira par la suite que des modifications mineures.


Le barrage en 1959.


Sur l'avant du barrage s'étend la " zone interdite ", entre la frontière et le premier réseau de barbelés. Entre Port-Say et Mechour, cette zone, au relief toun-nenté, dominée par le Bordj d'Adjeroud qui surplombe de 200 m les gorges du Kiss, a une profondeur de 4 à 5 km. Entre Signal et Allizetta, la distance entre le Kiss et le barrage n'excède jamais 1 km d'un terrain plat, facile à surveiller de jour depuis le poste de Gabriel et surtout celui d'Alazetta qui domine la ville marocaine de Martimprey du Kiss. Entre Alazetta et Tegmout, le barrage est de nouveau éloigné de lit frontière de 2 à 4 km d'un terrain très accidenté et rocailleux.


L'élément avancé du barrage est l'obstacle " Maroc " qui comprend


- une ou deux trapézoïdales minées par une combinaison de mines encrier et bondissantes ;

- une haie électrifiée à 7 fils conducteurs ,

une piste " technique " destinée aux équipes d'entretien et de réparation mais également empruntée par les patrouilles motorisées de surveillance nocturne, appelée la " herse "

- une trapézoïdale minée.


Derrière l'obstacle " Maroc ", la route nationale n° 7 constitue une rocade permettant une intervention rapide sur tout le front du bataillon. Le tronçon Mechour - Port-Sav de cette route se trouvant en zone interdite, une " nouvelle RN7 " a été construite pour relier Mechour à Port-Say en passant par les postes de Signal, Perdreaux et Tizza.


Sur l'arrière de la RN7, l'obstacle " Algérie " comprend une trapézoïdale minée ,

- une piste technique ;

- une haie électrifiée à 7 fils conducteurs

- une trapézoïdale minée.

La distance entre les obstacles " Maroc " et " Algérie " est en moyenne de 1 à 3 km.

Les postes.
Trois compagnies du 3e bataillon arment les postes qui jalonnent le barrage. Au nord, la 35e compagnie dont le PC se trouve à Tizza avec deux sections et dont trois autres sections occupent les postes de Port-Say, Perdreaux et Signal. Au centre, la 3le compagnie, dont le PC se trouve àGabriel avec deux sections, et dont trois sections occupent les postes de Mechour, Alazetta et Bou Renam. La compagnie de commandement et des services (CCAS), implantée au PC du bataillon à Bab el Assa, arme le poste de Ben Kerama avec une section tandis que le poste de Tegmout est occupé par une batterie du 66e Régiment d'Artillerie dont une section à trois pièces s'installe au poste de Signal en mars 1959. Toute la zone interdite est alors couverte par le feu de l'artillerie et des mortiers de 81 mm et de 4"2 dont sont équipés les postes (un dans les postes de sections, deux aux PC de compagnies). Des tirs sont préparés et réglés tous les kilomètres le long de


l'obstacle " Maroc " au plus près des barbelés, ce qui permet de déclencher en moins de trois minutes un barrage de feù sur toute manifestation détectée, à condition que celle-ci soit localisée avec précision. Cette localisation restera longtemps imparfaite, car les sabotages du barrage ne sont pas tortjours facilement repérés. Les petits défauts d'isolement provoqués par les tentatives de coupure sont aisément localisés par la méthode du pont de Wheatstone, mais cette technique, qui n'est possible que si le réseau est alimenté, est inopérante contre les coupures franches du réseau. Enfin, les coupures par explosion de bengalore sur les trapézoïdales extérieures ne peuvent être localisées qu'avec une précision de plusieurs centaines de mètres. Toutes les améliorations ultérieures du barrage auront désormais pour but d'affiner les méthodes de localisation.


Les patrouilles.

La surveillance de nuit du barrage était assurée par des éléments motorisés montés sur scout-cars ou sur half-tracks. Ces patrouilles, conventionnellement appelées la " herse ", étaient effectuées par le personnel des compagnies 5. D'une durée de trois heures, elles consistaient à longer le barrage en suivant la piste technique, à faible vitesse, en éclairant au projecteur la haie électrifiée et les trapézoïdales " Maroc ". Les blindés qui les exécutaient étaient armés de mitrailleuses de 12,7 et de 7,5 mm et de lancegrenades. Trois " herses " se succédaient chaque nuit sur chaque tronçon du réseau pour assurer un taux de surveillance calculé en fonction des délais estimés des travaux de franchissement (6) :


" L'expérience a montré que le démi ge et le franchisse ent pai- un technicien d'un réseau trapézoïdal miné (de ni it, bien entendu) demande de 10 à 20 min tes suivant le terrain et l'entraînement du démineur. Le franchissement d'une haie électrique non habillée (7) ne demande guère, plus de 10 minutes. Par contre, le franchissement d'une haie électrique complètement habillée en prenant toutes les précautions nécessaires pour éviter tout incident demanderait certainement plus d'une heure.

" Il en résulte que pour avoir les plus grandes chances de surprendre le démineur dans son travail, ou de déceler les indices de, ce travail avant qu'il n'ait franchi le réseau trapézoïdal intérieur de l'obstacle " Maroc ", il suffit :
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Message  TESTE Mer 11 Juin - 19:57

" Si on a deux trapézoïdales minées et une haie électrifiée on habillée, d'un passage toutes les 30 minutes.

" Si on a des trapézoidales minées et une haie électrifiée complètement habillée, d' un passage toutes les 60 minutes ou même toutes les 90 minutes.

" Durée des patrouilles à pied : 3 à 4 heures, motorisées : 2 à 4 heures.

" Herse allégée : un passage toutes les heures.


" Herse normale : un passage toutes les 30 minutes.


" Herse renforcée : un passage toute les 15 minutes.


" Vitesse 15 km/h."


De jour, la zone interdite devant l'obstacle était régulièrement ratissée par des patrouilles à pied. Ces investigations, appelées " lessives ", avaient pour but de déceler les traces de passage, les éventuels emplacements de tir préparés et de rechercher les mines posées par les rebelles.


A partir de mai 1960, deux reconnaissances de la frontière furent assurées par un hélicoptère léger Djitin, une le matin en suivant l'obstacle pour détecter d'éventuelles coupures du réseau, et l'autre avant la tombée du jour le long de la frontière pour dissuader l'adversaire d'entrer en zone interdite en profitant du jour. Un officier du bataillon était embarqué dans l'appareil comme observateur.


Les embuscades.

Chaque nuit, une ou deux embuscades étaient tendues en avant du barrage sur les cheminements habituels des rebelles ou sur la piste technique, aux endroits les plus favorables à un sabotage ou un franchissement, particulièrement aux passages des oueds, souvent situés hors de vue directe des postes. Une ligne téléphonique installée le long de la piste permettait aux patrouilles et aux embuscades de se brancher en tous points du réseau pour communiquer discrètement avec les postes.


Les interventions.


Dans chaque poste de compagnie, un élément d'intervention motorisé était en alerte, prêt à intervenir en protection des équipes de réparation des électromécaniciens ou pour investiguer le réseau après une manifestation rebelle. A l'échelon du bataillon, un peloton de blindés pouvait également se porter rapidement, par la RN7, sur tout point menacé. Un escadron du RICM, stationné au poste du Palmier, à une dizaine de kilomètres de la frontière, pouvait également intervenir rapidement. En cas de menace précise, il détachait un peloton à Bab el Assa. La 32e compagnie, implantée àl'intérieur, avec son PC à Azzouna et dont l'activité principale était la pacification, était mise en alerte en cas de tentative de franchissement et prenait position derrière l'obstacle " Algérie " pour intercepter les bandes rebelles ayant éventuellement percé le barrage. Enfin, le 2e bataillon de la DBFM, implanté plus à l'est, pouvait intervenir en renfort. Un avion (B26 de l'armée de l'Air ou Nept ne de l'Aéronavale) assurait une alerte en vol toute la nuit au-dessus du barrage, prêt à effectuer à la demande des missions de luciolages.


1959, dernières tentatives de franchissement.


Tout le système reposait cependant sur la capacité du barrage à déceler et à localiser les sabotages du réseau. En janvier 1959, les rebelles n'effectuent que deux tentatives de franchissement au bengalore qui échouent de part et d'autre de Tizza et deux harcèlements de postes, mais février voit quatre harcèlements de postes et cinq tentatives de franchissement, dont l'une est effectuée à la cisaille en partant à la fois de l'Algérie et du Maroc, mais aucune ne réussit. Jusqu'au mois de juillet, tandis que se poursuivent les travaux de doublement de l'obstacle, l'adversaire n'effectue que des harcèlements de postes et quelques sabotages sans tentative de franchissement tout en poursuivant la pose de mines entre la frontière et le barrage.

Le 31 juillet 1959, un franchissement d'une vingtaine d'hommes est réussi dans le sens Maroc-Algérie, les deux réseaux électrifiés ayant été franchis par coupure à la cisaille sans donner l'alerte. Tous les efforts sont alors faits pour améliorer les moyens d'alerte et de localisation. Pour supprimer les défauts d'isolement qui apparaissent à chaque remise sous tension, le réseau est alimenté jour et nuit à partir de février 1960. Les appareils de mesure sont améliorés et un dispositif électronique, communément appelé " radar filaire ", est installé dans les centrales pour déterminer avec précision les coupures de fils. D'autres techniques sont expérimentées, telles qu'un barbelé comportant un fil téléphonique torsadé avec le fil de fer pour donner l'alerte lorsque les fils des trapéz(ifdales sont cisaillés... Des sismophones, combinés à des mines télécommandées, sont placés aux endroits les plus vulnérables du réseau. Le franchissement du 31 juillet 1959 aura été le dernier à réussir dans le secteur de la DBFM.


1960, mines, sabotages et harcèlements.

Les rebelles, faute de pouvoir franchir le réseau, vont s'efforcer désormais de nous causer le maximum de pertes pour nous contraindre à réduire notre activité sur la frontière. Sur l'avant de l'obstacle, cette nouvelle tactique se manifeste par une recrudescence de la guerre des mines. Des mines, généralement de fabrication artisanale mais de forte puissance, sont posées sur la RN7 et sur les pistes de la zone interdite, sur les itinéraires empruntés par nos patrouilles de jour en zone interdite. D'autres sont placées à proximité des coupures du réseau par bengalores, d'autres enfin au pied de pavillons du FLN plantés le long de la frontière. Ces engins nous causent des pertes sensibles, aussi, malgré la réticence du Génie, le 3/DBFM pose à son tour quelques mines à J'extérieur du réseau qui obtiennent quelques succès. L'année 1960, voit une recrudescence des bombardements de postes au mortier, des sabotages du réseau par bengalores sur la trapézoïdale extérieure du réseau " Maroc " et des attaques des véhicules de la " herse " à l'arme automatique. En mars, une tentative de sabotage échoue grâce à l'intervention d'une patrouille. Dix-neuf bengalores sont récupérés. En avril, un souterrain allant du Kiss vers le réseau, et long de 150 m, est découvert par une patrouille. En juillet, une tentative de passage échoue après le cisaillement de la première trapézoïdale.


1961, attaques contre les postes et la "herse".

L'adversaire, qui a reçu un armement lourd au cours des derniers mois, tente, au début de 1961 de reprendre l'initiative. En février, une attaque mettant en oeuvre l'effectif d'au moins une compagnie tente d'enlever le poste de Perdreaux. Elle est repoussée sans perte du côté français par la réaction énergique de la section, l'intervention des blindés venant de Tizza et les tirs de mortiers et d'artillerie qui infligent de lourdes pertes aux assaillants. Aux harcèlements par mortiers des postes, qui font assez peu de victimes, et aux sabotages du réseau, s'ajoutent alors les attaques au bazooka contre les véhicules de la " herse ". Plusieurs blindés et une ambulance sont détruits sur la piste technique par des tireurs embusqués en zone interdite. à l'extérieur du réseau.

En mai, l'Uiiité de Détection au Sol Marine UDSM), équipée de radars antimortiers, vient prendre position sur le barrage dans le secteur de la DBFM. Implantée à proximité du poste de Tegmout, elle obtient rapidement des succès dans l'est du secteur du 3c bataillon. L'artillerie et deux mortiers de 120 mm sur affûts de bord installés à Bab el Assa contraignent les mortiers rebelles à cesser le feu après seulement quelques coups tirés. Les harcèlements sont dirigés alors contre les postes de la 3le compagnie, et en particulier Gabriel.


Printemps 1961, installation d'un PC avancé.

Pour disposer d'un bon observatoire, le 3e bataillon installe alors un PC avancé sur une hauteur dominant Gabriel à la cote 518. Depuis ce point, inaccessible au feu de l'adversaire et d'où les liaisons radioélectriques sont excellentes, tant avec les postes frontière qu'avec Nemours, les mortiers tirant de la zone interdite sont plus facilement localisés par l'observation des lueurs de départ des coups. De plus, les camions qui amènent les fellaghas jusqu'au Kiss et qui roulent au Maroc phares allumés sont aisément détectés, ce qui permet à l'artillerie d'être alertée et de préparer des tirs de harcèlement sur les cheminements empruntés pour se rendre sur le barrage. Une batterie de 105 mm s'installe à Sebabna, une section de 155 à Bab el Youdi et un escorteur d'escadre est stationné chaque nuit devant Port-Say pour apporter le soutien de son artillerie de 127 mi-n. En 1961, un avion MD 311 an-né de missiles AS 12, en alerte au sol sur le terrain de Marnia, effectua plusieurs tirs de missiles sur des concentrations de rebelles repérées sur l'avant de l'obstacle.


Juillet 1961, arrivée d'un radar de surveillance.

Ce sont alors les attaques contre les " herses " au bazooka par-dessus le réseau qui représentent le danger majeur et provoque le plus de pertes en vies humaines. En juin et juillet, le maintien de la " herse " devient de plus en plus coûteux, mais, en juillet, arrive à la cote 51 8 un radar prototype de

Surveillance et Détection au Sol (SDS). Mis en service dans le soir même de son arrivée, il permet au cours de la nuit de détecter plusieurs tentatives d'approche du réseau par des petits éléments à pied qui sont pris à partie instantanément par l'artillerie. Désormais, tous les mouvements en zone interdite sont détectés avant même le franchissement de la frontière. On ne connaîtra plus désormais de harcèlements de la " herse " et les sabotages du réseau seront rares. En revanche, les harcèlements de postes au mortier se poursuivront jusqu'à la fin du conflit. Au mois de novembre 1961, les postes de la 35e compagnie étaient bombardés tous les deux ou trois jours. Malgré leur intensité jusqu'à 70 coups lors d'un tir contre le poste de Signal), ces tirs ne provoquèrent que des dégats matériels. Le 9 février 1962, à la suite d'un harcèlement au mortier, l'armurerie du poste de Gabriel fut détruite par un incendie.


Le barrage, une affaire de détection et de localisation.

La garde de la frontière reposait essentiellement sur la capacité du 3/DBFM à détecter et localiser en temps réel les tentatives de passages des rebelles entre le Maroc et l'Algérie. Tant que la surveillance reposa uniquement sur des patrouilles et des embuscades, l'adversaire ne fut intercepté qu'occasionnellement car un seul bataillon ne pouvait assurer une garde efficace sur un front de 35 km. Les franchissements n'étaient connus qu'a posteriori, par les traces laissées par leur passage. L'implantation de postes distants de 2 à 3 km les uns des autres n'améliora pas sensiblement la surveillance du terrain car les veilleurs, même avec l'aide de projecteurs dont l'effet était surtout dissuasif et psychologique, ne pouvaient surveiller le terrain au-delà d'un rayon d'une centaine de mètres. Les intervalles restaient insuffisamment couverts car chaque section ne pouvait y envoyer chaque nuit qu'un seul groupe en patrouille et les chances de rencontre entre ceux-ci et des groupes de rebelles restaient faibles. Le dispositif ne commença à devenir plus efficace qu'avec la construction d'un barbelé profond, reliant les postes qui pouvaient surveiller l'obstacle et le battre par leurs mortiers et leurs armes automatiques, mais, les trapézoïdales n'étant pas minées, les coupures à la cisaille restaient discrètes et ne permettaient de déceler les passages qu'au lever du jour, souvent trop tard pour intercepter les rebelles qui avaient franchi l'obstacle dans la nuit. La pose de mines éclairantes, puis de mines antipersonnel, aida dans un premier temps à localiser en temps réel les tentatives de franchissement, du moins jusqu'à ce que l'adversaire ait acquis une maîtrise dans l'art du déminage qu'il ne cessa d'améliorer. Ce n'est qu'avec la mise en service du barrage électrifié que le bataillon disposa d'un obstacle capable de fournir une localisation précise et immédiate des sabotages et des tentatives de franchissement. Tout défaut ou coupure du réseau étant localisé quasi instantanément, il était possible de déclencher dans des délais très brefs des tirs préparés et d'envoyer sur le réseau des éléments d'intervention avant que la brèche ne soit complète. Après le doublement de l'obstacle, l'adversaire abandonna

ses tentatives de franchissements mais il n'en continua pas moins à harceler les postes et les " herses " et à saboter l'obstacle. Il fallut alors améliorer le dispositif de surveillance pour détecter et localiser, toujours en temps réel, les éléments rebelles opérant au-delà de l'obstacle, ce qui fut réalisé en installant le PC avancé du bataillon à l'observatoire de la cote 518 puis en mettant en place des radars pour détecter les emplacements de mortiers et les groupes de rebelles circulant en zone interdite.


RÉSUMÉ


De 1956 à 1962, les fusiliers marins ont été chargés de la défense du secteur Nord de la frontière algéro-marocaine, une zone au relief tourrnenté.


L'amiral Estival décrit toute l'évolution de ce barrage pendant ces six années, depuis le simple réseau barbelé, jusqu'à la haie électrifiée minée bientôt doublée. La construction des postes de surveillance est également évoquée. L'efficacité du système aboutit à l'arrêt des tentatives de franchissement, remplacées par des harcèlements du barrage.


(1) dont deux sections sont détachées à Port-Say
(2) Compte rendu n° 206, 31e compagnie du 3/DBFM
(3) Instruction n° 58 OP/3/DBFM du 1 1 octobre 1957.
(4) Synthèse " Franchissements de la frontière ", 3/DBFM 32 FR du 31 décembre 1957.
(5) Chaque compagnie était dotée de 6 véhicules blindés, half-tracks ou scout-cars.
(6) Instruction 11/OP/Front3/DBFM du 23 février 1960.
(7) L'habillage du réseau électrifié consistait à ancrer dans le sol entre les poteaux de ,soutien des fils électriques des " épingles " en fer à béton qL[i mettaient les fils à la masse si on cherchait à les écarter pour se frayer un passage entre deux conducteurs.
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ORIGINES ET ÉVOLUTION DU BARRAGE ÉLECTRIFIÉ A LA FRONTIÈRE ALGÉRO-MAROCAINE Empty DBFM 3e Bat

Message  Pierre Biovir Mer 2 Juil - 20:55

Bonjour à tous,

Un grand bravo à notre Adm TESTE pour ce récit, on ne peut précis, sur les évènements qui se sont déroulés près de la frontière algéro-marocaine pendant le années 59/ 62. Présent de dec.60 à oct.61 dans ce secteur ;nous n'avons pas eu à subir les harcellements que vous évoquez. Le poste de "la Plage du sel" étant en retrait du barrage.Comme vous l'évoquez dans votre texte, nous avions comme missions:1)- poste de contacte et de bouclage en cas de passage important.2)- pacification c.a.d éducation des enfants et des adultes;assistance médicale.
Bien sur, cela impliquait également la mise en place d'embuscades et de patrouilles de jour comme de nuit.Avec dans certains cas l'envoi d'une section en coordination avec le PC. Un véhicule nous était envoyé chaque soir pour assurer le transfert de la section tandis que le reste des effectifs assurait la sécurité du poste avec doublement des effectifs de garde soit 7 personnes sur 13.Chaque poste de combat était vérifié, approvisionné en munitions, les armes prêtent à servir (12.7 ;mortier de 81 avec éclairant et autres munitions,7.5 "rebel" avec "camembert"chargés ; lance patate prêt ; radio testée ; etc. La garde était doublée en effectif et en durée (4 h)
De notre position nous pouvions observer le" luciolage "de la frontière ainsi qu'entendre les coups de l'artillerie de terre ou venant de l'aviso stationnant en face de Port-Say .
Fort heureusement nous n'avons pas eu à subir de harcellement, ni d'attaque directe, ni subir de perte ou de blessés.
Je tiens à saluer ceux qui (appelés comme engagés ) ont fait le sacrifice suprême dans ce conflit qui s'appelait à l'époque une opération de" maintien de l'ordre".....
Pierre Biovir
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