Photos et anecdote.

Bonjour Christian,

Ci joint quelques photos de Gabriel, il m'en reste quelques une.

Sur la photo du bain d'Arthur tu devrais reconnaitre le quartier Maitre Cs, celui dont nous avions parlé c'est le 3ième en partant de la gauche, le premier étant un second maitre béret vert l'armurier de Gabriel.

Il y aussi une photo de groupe prise au cours d'une d'opération que nous avions faites, pour le compte du troisième piton celui qui était le plus éloigné en allant vers le Port Say notre point d'eau et dont j'ai oublié le nom.

Nous étions trois où quatre de Gabriel a être spécialement détaché pour cette opération qui a très mal tourner pour nous.

Nous avions fait une opération de jour à la recherche d'un passeur qui avait eu la mal chance de perdre son portefeuille lors d'un des nombreux passages de nuit, portefeuille trouvé avec sa photo lors de la réparation du barbelé, la photo trônait sur le bureau de lieutenant commandant ce piton.

Tu peux imaginer la joie du lieutenant lorsqu' au cours de cette opération nous avons mis la main sur le lascar en fouillant le village.

Bref, de retour au piton, nous étions crevés d'avoir crapahuté toute la sainte journée, le lieutenant décide brutalement pour une patrouille de nuit et nous désigne, nous les trois ou quatre pékin de Gabriel pour cette patrouille, après avoir un peu renâcler pour la fatigue de la journée il reste ferme sur la patrouille et désigne une second maitre de son groupe pour commander la patrouille de nuit et nous revoilà reparti autour du piton.

Une fois sur place en patrouille, lors d'un petit arrêt, mon pote et moi, toujours aussi crevé de la journée, nous décidons de tirer sur un buisson, prétextant que nous avions vue quelque chose bouger, tous cela pour écourter cette patrouille et rentrer au piton.

Le second maitre, panique un peu, réclame par radio, le tir d'un obus éclairant et un tir réel, il communique les coordonnées géographiques en omettant de dire que nous étions bien a ces coordonnées... le tir fut si juste que nous avons pris trois pélots sur la tronche, on les entendaient arriver, nous étions aplati comme des limandes au sol, le premier à éclater a quelques mètres de nous, le second maitre criait décrochez ... décrochez, halte au tir ... oui c'est bien beau de décrocher, mais où aller en terrain plat, on entendait déjà l'autre arriver, reflexe de sauvegarde je me suis coucher la ou le premier a explosé en me disant que le second ne tomberait peut être pas au même endroit, ils sont tous tomber dans un rayon très court, je les entend encore siffler et exploser à quelques mètres, de nous, je me demande encore aujourd'hui par quel miracle personne n'a été touché.

Dans la panique, parce que nous avons tous paniquez, mon pote a perdu deux grenades offensives dans la cavalcade pour la recherche d'un abri, moi je suis resté plaqué dans le très petit espèce d'entonnoir créé par le premier impacte, de retour au piton et après une bonne nuit de sommeil, nous sommes retourner sur les lieux pour retrouver les grenades perdues et que nous avons d'ailleurs retrouvé, la j'ai mesuré l'ampleur de ma chance, les pélots sont vraiment tombés très très prés les uns des autres.

Pour corser cette histoire vrai et bien vécu, nous avons trouvé des traces de sang vers le buisson ou j'avais tiré une ou deux rafales de pm la veille, sang humain ? sang animal ?... je n'en sais rien ...

Comme quoi il y aurait pu avoir 6 morts pour un enchainement de décisions contestables, nous sommes que des humains avec nos failles, que celui qui n'a jamais fait d'erreur tire le premier.

Voila Christian pour la petite histoire, tu la publie comme tu veux, sache que je n'aime pas me mettre en avant.
Cordialement.
Pierre.