Dernier à abandonner Bab-el-Assa

J'ai découvert ce site il y a quelques jours. J'ai beaucoup de mal à m'y glisser car je ne sais par quel bout commencer pour raconter mon séjour au 3e BFM à Bab-El-Assa. Je fais partie de ceux qui ont abandonné le poste et sont partis les derniers, vers le 20 mai 62, le laissant à un sous-lieutenant de l'armée de terre complètement désemparé avec ses quelques hommes.

Ami voisin ,( Bou Renam là-bas et Paimpol maintenant )

Je ne crois pas que ce soit un " abandon de poste "....!!! C'est plutôt un départ dans l'histoire, dans notre histoire..! Ce site est super et nous permet de voir les choses avec du recul et des oublis qui reviennent....et aussi de retrouver des copains.

Raconte ces derniers jours.

Tu peux les mettre dans PC Bataillon BAB el ASSA si tu veux.

Salut à toi,

Tout comme à Roger, j'aurai pu te dire "salut voisin". Effectivement mon séjour DBFM s'est déroulé entièrement à ALAZETTA.
Tu es nouveau sur le site et c'est un avantage pour toi, ne fais pas de complexe et raconte-nous ce que tu as vécu , comment vous avez été préparés, ce que vous avez dû faire ou ne pas faire, dans quelles conditions vous êtes partis .....
Pour mon compte personnel, j'ai quitté le poste en février 1962, avec 10 jours de retard pour la relève et j'ai toujours pensé qu'à ce moment nos grands chefs devaient attendre le dénouement des négociations d'EVIAN et que le cas échéant nous serions restés sur place jusqu'à la fin.
Avec toutes mes amitiés.
M.J-C

Fri-Gwin a écrit:J'ai découvert ce site il y a quelques jours. J'ai beaucoup de mal à m'y glisser car je ne sais par quel bout commencer pour raconter mon séjour au 3e BFM à Bab-El-Assa. Je fais partie de ceux qui ont abandonné le poste et sont partis les derniers, vers le 20 mai 62, le laissant à un sous-lieutenant de l'armée de terre complètement désemparé avec ses quelques hommes.

BONJOUR FRI-GWIN
après plus d'un an d'abscence sur le forum et 8 operations cause mon cancer, je suis revenu parmi vous.
oui ils ont raisons il ne faut pas parler d'abandon, tu as fait ton boulot,nous ne sommes pas responsables, l'histoire jugera nos politiques et certains chefs militaires, mais pas les notres.
Le 3 eme batailon a continué son boulotet jusque au 12 juillet nous etions a kebir, nous étions dans oran;
Nous avons quitté la frontiere, avec le bataillon en ordre de marche.
Je cite jean claude LECLERC mon radio fusilier "jeudi 8 mars a 8 heures nous quittons GABRIEL cela fait mal très mal de voir les copains qui restaient, et qui nous regardaient partir, la route fut longue et triste.pOUR MOI LE PLUS TERRIBLE SERA LE PASSAGE DEVANT sebabna. Arrété par nos frères d'armes, nos harkis, ils ne comprenaient pas. Un chibani s'est approché de moi me disant chef " ils vont nous couper les coui......ne partez
pas. jE LUI REPONDIT NOUS FAISONS MOUVEMENT SUR oran mais il reste des marins dans les postes, et le génie
nous remplace...... Dans la jeep y compris l'enseigne de vaisseau, nous étions tous très mal,je le pense car moi
j'avais honte de moi et de mes paroles.
Nous avons fait le travail à oran, le bataillon était dispersé,jusqu'a la fin nous avons fait tout ce qu'il était possible, rassurer par notre présence, nous avons accomplis des missions pas ordinaires.....
Je reviendrai sur la terrible journée du 5 juillet et de l'exode des pieds noirs
juin et juillet ont été pour la 31 eme des moments difficile
Ne te culpabilise pas, tu étais a ta place, et TU AS FAIT TON JOB;

Je voudrais apporter la précision suivante :

Tous les harkis de la DBFM avec femmes, enfants et même véhicules personnels ont été embarqués sur des navires de la Marine Nationale en dépit des ordres inhumains donnés par des gens sans coeur et surtout sans imagination. Ces gens ont été débarqués à Toulon, organisés en convoi et acheminés au village de Largentière dans le Gard. Là ils ont été logés d'abord sommairement, puis dans des batiments en dur payés par une collecte effectuée dans la ville de Neuilly sur Seine. Le maire de Largentière a mis tout en oeuvre pour accueillir ces gens qu'un gouvernement de lâches avait promis à la mort. Les hommes ont tous trouvé du travail dans les environs. Chaque année au mois de juin a lieu une cérémonie devant le monument des harkis de la DBFM suivi d'un méchoui. Les membres de l'AFMC de Toulon ne manquent pas de se déplacer pour rendre hommage au courage de ces déracinés, oubliés - quand ce n'est pas insultés - par nos bons français de France. Autant dire que certaines associations de soi disant combattants d'AFN ne veulent pas en entendre parler.