Quelques anecdotes
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Quelques anecdotes
Bonjour Christian,
Ainisi que tu nous l'as demandé je viens apporter un peu d'eau à ton moulin.
Voici quelques anecdotes. Ces évèments sont survenus à MECHOUR entre début avril et le 18 octobre 1960.Je ne peux malheureusement pas en préciser la date. S'il te faut supprimer quelques remarques tu peux le faire, la vérité n'est pas toujours bonne à dire. Si mon texte est trop long tu le raccourcis.
A la dissolution du B.I.je suis affecté au poste frontière marocaine de MECHOUR en compagnie de mon camarade Jean-Pierre LABLACHE avec qui j'ai fait AZZOUNA et le Bataillon d'Intervention.Quel changement! après plusieurs mois passé dans les grands espaces de la Kabylie et au paravant sur les L.C.M. à NEMOURS. Me voici renfermé dans un poste sans contact avec l'extérieur. Notre travail consiste en la surveillance de la fontière Algéro-Marocaine, et à en empêcher tranchissement. Le sens Maroc-Algérie est le plus à craindre.
Au cours d'une patrouille de nuit, à pied le long de la frontière entre les deux barrages électrifiés et minés, l'attention de la patrouille est attirée par un bruit provenant de l'oued Kiss formant la frontière naturelle. Il ressemble étrangement à celui que produirait le déplacement d'une brouette sur des cailloux. J'en avise le Poste de MECHOUR et aussitôt après le secteur est illuminé par des Lucioles (Fusées éclairantes). Rien d'anormal n'est aperçu. Il faut mentionner que le lit du KISS n'est pas visible de la piste. Plus tard, on apprendra qu'un tunnel partant du KISS et direction du Poste de GABRIEL était en cours de creusement. Je pense que cette nuit les rebelles transportaient la terre du tunnel en territoire marocain.
Une nuit le poste est harcelé à la mitrailleuse.Me trouvant de quart au miradore côté Maroc, j'apperçois très bien les départs de coups provenant du Kiss, pratiquement à l'aplomb du poste des militaires marocains. J'empoigne ma mitrailleuse 12m/m7, malheureusement, cette arme n'ayant pas été maneuvrée depuis bien longtemps de réagit pas. Je dois appeler mon camarade se trouvant dans le miradore côté Algérie pour qu'il vienne mettre le groupe électrogène en marche afin d'utiliser le gros projecteur. Le personnel est mis au poste de combat et les mitrailleuses et le mortier répondent immédiatement à la provocation. Le harcellement cesse rapidement, aucun blessé de notre côté. Le lendemain matin trois officiers marocains attendent devant la porte installée dans le réseau électrifié et demandent à s'entretenir avec des Officiers français, nos tirs s'étant un peu "égarés" au Maroc.
Un autre matin, au levé du jour le factionnaire au miradore côté Maroc aperçoit un fellaga, arme à la bretelle qui fait les cent pas devant la porte du réseau électrifié (côté Maroc bien sûr). Il veut se rendre. N'ayant pas réussi à accomplir la mission qui lui avait été confiée il craint pour sa vie s'il regagne son unité. Selon ce qui nous a été rapporté après son interrogatoire, cet individi était pourteur de renseignements concernant l'effectif et l'armement des postes frontières du secteur et de renseignements importants dont la nature ne nous a pas été précisée.
La porte pratiquée dans le barrage et qui permettait le passage en zône interdite et de là au Maroc était sous contôle du Poste d'ALAZZETA qui pouvait en cas de besoin la mettre hors tension. Elle permettait de nuit aux équipes de renseignements et de sabotage de passer au Maroc où étaient cantonnés les fells.
Peu avant mon départ de MECHOUR le 18/10/1960, un drapeau Algérien de grande taille avait été planté en zône interdite entre le KISS et MECHOUR. Il fut récupéré avec précaution d'autant plus qu'il était piègé.
Légende des Photos:
1° - Le miradore côté Maroc, lors de la visite des officiers généraux et supérieurs.
2° - La mitrailleuse 12m/m7 côté Maroc,
3 - MECHOUR vu par satellite en 2006
4 - Je retrouve Jean-Pierre LABLANCHE 42 ans plus tard.
C'est un peu long pour une seule fois mais je n'aurai plus rien a ajouter sauf une autre anecdote mais il faut que je demande des précision à mes camarades. 1 au e-mail plus court va suivre.
Marci d'avoir pris le temps de me lire
Amicalement
Gérard
Ainisi que tu nous l'as demandé je viens apporter un peu d'eau à ton moulin.
Voici quelques anecdotes. Ces évèments sont survenus à MECHOUR entre début avril et le 18 octobre 1960.Je ne peux malheureusement pas en préciser la date. S'il te faut supprimer quelques remarques tu peux le faire, la vérité n'est pas toujours bonne à dire. Si mon texte est trop long tu le raccourcis.
A la dissolution du B.I.je suis affecté au poste frontière marocaine de MECHOUR en compagnie de mon camarade Jean-Pierre LABLACHE avec qui j'ai fait AZZOUNA et le Bataillon d'Intervention.Quel changement! après plusieurs mois passé dans les grands espaces de la Kabylie et au paravant sur les L.C.M. à NEMOURS. Me voici renfermé dans un poste sans contact avec l'extérieur. Notre travail consiste en la surveillance de la fontière Algéro-Marocaine, et à en empêcher tranchissement. Le sens Maroc-Algérie est le plus à craindre.
Au cours d'une patrouille de nuit, à pied le long de la frontière entre les deux barrages électrifiés et minés, l'attention de la patrouille est attirée par un bruit provenant de l'oued Kiss formant la frontière naturelle. Il ressemble étrangement à celui que produirait le déplacement d'une brouette sur des cailloux. J'en avise le Poste de MECHOUR et aussitôt après le secteur est illuminé par des Lucioles (Fusées éclairantes). Rien d'anormal n'est aperçu. Il faut mentionner que le lit du KISS n'est pas visible de la piste. Plus tard, on apprendra qu'un tunnel partant du KISS et direction du Poste de GABRIEL était en cours de creusement. Je pense que cette nuit les rebelles transportaient la terre du tunnel en territoire marocain.
Une nuit le poste est harcelé à la mitrailleuse.Me trouvant de quart au miradore côté Maroc, j'apperçois très bien les départs de coups provenant du Kiss, pratiquement à l'aplomb du poste des militaires marocains. J'empoigne ma mitrailleuse 12m/m7, malheureusement, cette arme n'ayant pas été maneuvrée depuis bien longtemps de réagit pas. Je dois appeler mon camarade se trouvant dans le miradore côté Algérie pour qu'il vienne mettre le groupe électrogène en marche afin d'utiliser le gros projecteur. Le personnel est mis au poste de combat et les mitrailleuses et le mortier répondent immédiatement à la provocation. Le harcellement cesse rapidement, aucun blessé de notre côté. Le lendemain matin trois officiers marocains attendent devant la porte installée dans le réseau électrifié et demandent à s'entretenir avec des Officiers français, nos tirs s'étant un peu "égarés" au Maroc.
Un autre matin, au levé du jour le factionnaire au miradore côté Maroc aperçoit un fellaga, arme à la bretelle qui fait les cent pas devant la porte du réseau électrifié (côté Maroc bien sûr). Il veut se rendre. N'ayant pas réussi à accomplir la mission qui lui avait été confiée il craint pour sa vie s'il regagne son unité. Selon ce qui nous a été rapporté après son interrogatoire, cet individi était pourteur de renseignements concernant l'effectif et l'armement des postes frontières du secteur et de renseignements importants dont la nature ne nous a pas été précisée.
La porte pratiquée dans le barrage et qui permettait le passage en zône interdite et de là au Maroc était sous contôle du Poste d'ALAZZETA qui pouvait en cas de besoin la mettre hors tension. Elle permettait de nuit aux équipes de renseignements et de sabotage de passer au Maroc où étaient cantonnés les fells.
Peu avant mon départ de MECHOUR le 18/10/1960, un drapeau Algérien de grande taille avait été planté en zône interdite entre le KISS et MECHOUR. Il fut récupéré avec précaution d'autant plus qu'il était piègé.
Légende des Photos:
1° - Le miradore côté Maroc, lors de la visite des officiers généraux et supérieurs.
2° - La mitrailleuse 12m/m7 côté Maroc,
3 - MECHOUR vu par satellite en 2006
4 - Je retrouve Jean-Pierre LABLANCHE 42 ans plus tard.
C'est un peu long pour une seule fois mais je n'aurai plus rien a ajouter sauf une autre anecdote mais il faut que je demande des précision à mes camarades. 1 au e-mail plus court va suivre.
Marci d'avoir pris le temps de me lire
Amicalement
Gérard
Gégé 29- Messages : 1
Date d'inscription : 07/06/2008
Age : 85
Localisation : Milin al lenn - 29870 LANNILIS
12.7
tous les vieux briscards auront reconnu une 12.7 "marine" canon court avec contrepoids. Les biffins avaient une 12.7 canon long.
mitrailleuse 12.7
Oui GERARD tu as raison car effectivement cette 12/7 que je qualifierais de (miteuse) faisait beaucoup de bruit et du vent, en face ils devaient rigoler et nous prendre pour des charlots.
Je m’explique : depuis quelque temps on se posait des questions la nuit nos répliques en direction des départs de coups venant du Kiss devenaient de plus en plus aléatoires à tel point que nous mettions en cause les bandes de cartouches. Après vérification du stock les bandes comporte bien une traçante toutes les 10. Etrange ???
Quelques jours plus tard, de patrouille le long du réseau l’homme de faction du poste nous informe par radio qu’il va procéder à un balayage du réseau avec le projecteur, nous sommes à environs 500 mètres du poste, nous nous mettons à couvert le temps de la manœuvre et là sous ma main un objet, lourd, pointu, une balle de 12/7,machinalement je mets ça dans ma poche et nous continuons notre patrouille en direction d’ALAZETTA
Le lendemain je ressors ma trouvaille et oh ! surprise la bastos est comme neuve même pas l’empreintes des rayures du canon. Alors là ! Démontage du canon pour vérif et ce que nous redoutions s’avère le canon est lisse comme un vieux tromblon (une ogive neuve passe les doigts dans nez par son propre poids ) Voilà l’explication on s’est regardés tous un peu c….
tout de même.
La Miteuse est repartie a l’armurerie. Dans l’après midi nous avions un bel outil, après quelques réglages nous déclarons l’engin opérationnel..
La nuit suivante ou quelques jours plus tard rebelotte nos copains d’en face remettent cela, mais là c’est plus la même musique, les départs de coups cessent rapidement grâce à précision de nos répliques le tout agrémenté de quelques pélots de mortiers de 81 dans le lit du kiss.
Meme nos « amis les FAR marocaines » que je pouvais observer en permanence puisse que j’avais la charge de diriger le « projo » aux postes de combat, ne se montrent pas, d’habitude nous avions droits à de larges bras d’honneur ils restent planqués dans leur poste. Cette nuit là
La fête est finie et nous avons pu roupiller tranquille jusqu’au matin sans autre alerte.
Michel
*Pitié pour mes fautes de français
https://servimg.com/view/12516436/23
Je m’explique : depuis quelque temps on se posait des questions la nuit nos répliques en direction des départs de coups venant du Kiss devenaient de plus en plus aléatoires à tel point que nous mettions en cause les bandes de cartouches. Après vérification du stock les bandes comporte bien une traçante toutes les 10. Etrange ???
Quelques jours plus tard, de patrouille le long du réseau l’homme de faction du poste nous informe par radio qu’il va procéder à un balayage du réseau avec le projecteur, nous sommes à environs 500 mètres du poste, nous nous mettons à couvert le temps de la manœuvre et là sous ma main un objet, lourd, pointu, une balle de 12/7,machinalement je mets ça dans ma poche et nous continuons notre patrouille en direction d’ALAZETTA
Le lendemain je ressors ma trouvaille et oh ! surprise la bastos est comme neuve même pas l’empreintes des rayures du canon. Alors là ! Démontage du canon pour vérif et ce que nous redoutions s’avère le canon est lisse comme un vieux tromblon (une ogive neuve passe les doigts dans nez par son propre poids ) Voilà l’explication on s’est regardés tous un peu c….
tout de même.
La Miteuse est repartie a l’armurerie. Dans l’après midi nous avions un bel outil, après quelques réglages nous déclarons l’engin opérationnel..
La nuit suivante ou quelques jours plus tard rebelotte nos copains d’en face remettent cela, mais là c’est plus la même musique, les départs de coups cessent rapidement grâce à précision de nos répliques le tout agrémenté de quelques pélots de mortiers de 81 dans le lit du kiss.
Meme nos « amis les FAR marocaines » que je pouvais observer en permanence puisse que j’avais la charge de diriger le « projo » aux postes de combat, ne se montrent pas, d’habitude nous avions droits à de larges bras d’honneur ils restent planqués dans leur poste. Cette nuit là
La fête est finie et nous avons pu roupiller tranquille jusqu’au matin sans autre alerte.
Michel
*Pitié pour mes fautes de français
https://servimg.com/view/12516436/23
papy14- Messages : 19
Date d'inscription : 03/06/2008
Age : 85
Localisation : COURSEULLES Sur Mer 14470
Re: Quelques anecdotes
[quote="TESTE"]merci pour ce recit ;il faut constater que cette mitrailleuse a canon court provenait certainement des avions de lchasse de l'aero tel le hell cat "six mitrailleuses et qui devaient faire profusion apres la condamnation de ces avions
En fait je considere que c'etait une arme un peu legere pour faire des degats a grandes distances surtout que les utilisateurs pensaient avoir des munitions explosives dans la bande .Or, il n'y a pas de balle explosive dans les bandes de 12,7 .Mais une balle munition '(dite explosive) dont la matiere explose au choc sans projection d'éclats mais capable d'allumer un incendie donc, le panachage est composé de balles normales de balles perforantes (avec un noyaux de fer dur) ,de balles incendiaires ,certaines de ces balles pouvant etre a tracers Il est regretable que ces postes frontaliers n'aient pas été doté de canon de 20 mm oerlikon d'une portée de 2000 metres avec munitions explosives Ces armes etaient certainement disponibles suite au desarmement de nombreux bateaux
En fait je considere que c'etait une arme un peu legere pour faire des degats a grandes distances surtout que les utilisateurs pensaient avoir des munitions explosives dans la bande .Or, il n'y a pas de balle explosive dans les bandes de 12,7 .Mais une balle munition '(dite explosive) dont la matiere explose au choc sans projection d'éclats mais capable d'allumer un incendie donc, le panachage est composé de balles normales de balles perforantes (avec un noyaux de fer dur) ,de balles incendiaires ,certaines de ces balles pouvant etre a tracers Il est regretable que ces postes frontaliers n'aient pas été doté de canon de 20 mm oerlikon d'une portée de 2000 metres avec munitions explosives Ces armes etaient certainement disponibles suite au desarmement de nombreux bateaux
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