Repas des quillards

Merci à Lucien Henri Galea et à Roger Gouzerch (qui doit bien rigoler au sujet de mon pseudo) pour leurs encouragements. Je vois que certains suivent et le font savoir. Je dois dire que j'ai mis plus d'un an avant de me libérer. Ce n'est pas facile de parler d'une partie douloureuse et cachée de sa vie. Mais, c'est promis, je vais me lâcher.
Il faut parler de la vie ordinaire, aussi, aujourd'hui, je vais vous parler du repas "des quillards". L'appellation est un peu fausse, car un quillard est un militaire qui termine son service militaire. Or, ici, on considère qu'est quillard celui qui a terminé ses 12 mois en DBFM.
Nous avions donc organisé un repas des quillards. Avec la complicité du chauffeur du vaguemestre pour la boisson. Comme je l'ai remplacé 15 jours, je peux vous dire comment ça se passait. Je partais tôt le matin avec le SM Vaguemestre pour MARNIA. Nous allions directement à la poste pour déposer le courrier, mais il fallait attendre "un certain temps" avant qui le tri du courrier du jour ne soit terminé. Aussi, nous allions en ville. Notamment chez un juif qui tenait un bar et chez qui l'habitude avait été prise de s'approvisionner en bières "BAO" et divers alcools forts. Nous prenions des bouteilles d'alcool pour les officiers, ainsi qu'un nombre assez important de caisses de bières et d'apéritifs divers pour le poste des boeufs. Une chose est sure, le volume des caisses de bières et des diverses bouteilles était plus important que le volume du courrier. Mais l'équipage n'avait pas le droit de s'approvisionner de la sorte. Il n'en demeure pas moins que tous les jours, j'avais des commandes personnelles que je livrais en douce aux copains. C'est par ce biais que nous avions des boissons fortes pour ces repas qui étaient fort arrosés.
Lors d'un de ces repas, ayant abusé, j'ai dormi dans la bannette qui se trouvait dans le bureau du garage. La nuit fut agitée et le matin, comme mon casque lourd était bien rempli, je l'ai balancé dans l'oued voisin.




Un repas des quillards.

A l'extrême droite, le camarade avec qui j'ai fait le baptême du réseau. Je ne me souviens plus de son nom, il était du Nord, mineur de fond dans le civil. Je suis arrivé à Bab-el-Assa le dimanche 17 décembre 1961, à 14 h 30. Le maître mécanicien Le Clech recherchait désespérément un chauffeur de Half-Track et le criait fort. Comme j'avais mon permis PL, d'autorité il m'a recruté pour le garage et a fait pression sur moi pour que je me porte volontaire pour conduire le HT sur le réseau pour la herse du soir. Comme je n'avais pas l'expérience de la conduite des HT, en accord avec l'OE2 Blanchot, responsable du garage, le lendemain lundi, j'ai commencé l'apprentissage de la conduite du HT. J'ai effectué comme co-pilote la herse le soir même. Idem le mardi. Le mercredi, j'ai été laché en solo pour ma première herse comme conducteur. J'en garde un mauvais souvenir. L'après-midi, j'avais le ventre noué, j'étais nerveux, bref, j'avais la trouille. Mais en m'installant derrière le volant, ça s'est envolé et tout s'est passé correctement. Je n'ai même pas raté un rétrogradage. Il ne faut pas oublier que le chauffeur avait la responsabilité du bon déroulement de la mission, avec cinq ou six personnes à l'arrière. S'il faisait une connerie, tout le monde en patissait ! Il devait en outre savoir à tout moment à quel endroit il se trouvait sur le réseau et se tenir prêt, en cas de panne ou autre, à sortir avec le téléphone de campagne, se brancher sur la ligne téléphonique basse avec deux pinces croco et téléphoner au central pour donner la position.



Convoi de "quillards" lors d'une pause, en route pour Mers-el-Kébir.

Hello Fri-gwun au fait ça veut dire quoi ? fri c'est nez ? gwin comme gwinn ru ?

as tu connu un chauffeur d'half track qui s'appelait Bahdaj je crois. J'ai fait plein de patrouilles avec lui.

Tu as gagné Lucien, la signification que tu proposes est exacte. Si j'ai choisi ce pseudo, c'est beaucoup par provocation, mais aussi, je trouvais que ça sonnait bien à l'oreille. La signification, je m'en balance complètement, d'autant que sur internet, nous sommes obligés de retenir un nombre invraissemblable de codes, mots de passe et divers pseudo si bien que l'on s'y perd. Un pseudo pertinent comme le mien, on ne l'oublie pas.
Bien cordialement, et au plaisir de te lire à nouveau sur le site.

Il est sympa ton Pseudo et bien sur original. Et puis on a le droit d'être œnologue aussi et d'avoir le nez connaisseur des suaves parfums......et autres nectars..........! On peut dire ça comme ça ! Pas vrai ?
Oh ! Je m'éloigne de nos sujets habituels.
J'ai connu le petit bar en bas de Bab el Assa pour y être allé 1 fois seulement avec notre chauffeur. C'était vraiment le gourbi et j'y ai mangé une espèce de galette que l'on trempait dans l'huile d'olive. Je pense que je ne me trompe pas d'endroit.
Salut mes amis.

Ce pain trempé dans de l'huile d'olive, qui est le casse croute ordinaire d'un bédouin avec quelques olives, s'appelle en arabe : Khobs tabouna