DBFM 3 éme BATAILLON
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Souvenir d'époque

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Message  Admin Mer 29 Oct - 20:11

Pierre Moulin, à l’époque EV1
moulinpc@free.fr


Ce sont des souvenirs vieux de quelque cinquante ans.
Je ne peux donc pas garantir la véracité des détails.
Je ne cite aucun nom, faute de me les rappeler tous.
Que ceux qui se reconnaîtraient dans les personnages que j’évoque ne manquent pas de me contacter.


Petit-fils d’amiral, je choisis la Marine comme arme de réserve.
Fils d’un père de quatre enfants, volontaire pour rejoindre son corps de réserve en 1940 - ce qui lui valut de rester prisonnier 3 ans - je décidai de prolonger mon service militaire obligatoire d’une année en Indochine.


J’ai servi à bord du Savorgnan de Brazza, aviso colonial de 1ère classe, navire de support des opérations côtières; et à ce titre, embarquant et recueillant des éléments terrestres dont le Commando Ponchardier.
Par quelles qualités me suis-je fait remarquer ? Je ne sais.


Mais le résultat fut d’être rappelé, à titre individuel, par Ponchardier pour rejoindre la DBFM, alors même qu’elle était loin d’être opérationnelle !!


J’ai donc vécu les premiers mois de la DBFM à 0ran puis Arzew.
Mon rôle, peu guerrier mais fort utile, fut de prêter main-forte au Commissaire en charge de rassembler tous les matériaux et matériels nécessaires aux effectifs qui affluaient pour constituer les deux premiers bataillons.
Plusieurs semaines durant, le dit-commissaire écuma tous les dépôts de la Marine et de l’Armée pour y “piquer” ce qu’il jugeait nécessaire, avec pour seul argument, faute d’avoir les documents administratifs requis: “C’est pour Ponchardier; on régularisera plus tard. Mais, ne vous dérangez pas; j’ai le camion et les hommes pour tout emporter maintenant”. Apparaissait alors la douzaine de gros-bras, QMs et matelots, que je commandais .... ma main bien visible sur mon arme (vide) au ceinturon.
Du souvenir que j’ai de ces équipées, aucun fourrier ni gradé ne résista à de tels arguments !!


Nemours .... J’y suivis Ponchardier quand il vint y installer son état-major; il me nomma Chef de la Section de Protection de la Villa Llabador et de lui-même durant ses tournées sur le terrain.
A vrai dire, qui protégeait qui ?
A la villa, une nuit, des bruits et ombres suspects mobilisèrent ma section et moi-même. Dominant mouvements et brouhaha, Ponchardier apparut à la balustrade surplombant le hall, très courtement vêtu. Écartant le peu qui cachait ses c...., il déclara de sa voix tonitruante: “Rien à craindre, vous tous. Elles sont là et bien là. Moulin, tu peux aller te recoucher !! ”
Sur le terrain . il y crapahutait plus souvent qu’assis en son bureau - qui osera se vanter de se déplacer plus vite que Le Ponch pour lui ouvrir la route et réellement protéger ses flancs ?


Puis vint le temps du 3 ème Bataillon et de la 35 ème Compagnie.
Ponchardier m’y affecta comme Officier en Second.
Nous “héritames” de la bourgade de Port-Say et de la ferme de Tizza.


Port-Say
Un lieu de baignade fort apprécié des courageux, mais - plus important - les stocks laissés dans les boutiques lors de l’évacuation des résidents, dont en particulier des médicaments. Ils furent utilisés pour les bobos de chacun; mais surtout, ils furent de précieuses monnaies d’échange avec les garnisons voisines pour obtenir matériels, voire munitions, dont nous avions tant besoin !!


Tizza
Descriptions et récits en ont été faits, dont “l’attaque” qui eût pu nous être fatale.
J’y ajoute le souvenir - plus personnel - des patrouilles nocturnes.
Chaque nuit ou presque, secondé par un QM fusilier de grande qualité, je menais un groupe, composé de volontaires (toujours les mêmes !!), se poster en embuscade sur les sentiers que pouvaient emprunter les fellaghas venant du Maroc ou y retournant.
Le butin fut fort maigre. Notre seul “tableau de chasse” - moral - fut que, durant ces nuits, aucun passage ennemi de quelqu’importance ne prit place.


C’est juste après le retour à la ferme d’une telle patrouille, alors que nous étions en train de nous dèséquiper que survint “l’attaque”.
Heureuse circonstance qui permit à la défense de réagir sans retard massivement.


Mais retrospectivement avec effroi, il apparut aux membres de la patrouille qu’ils avaient traversé le dispositif ennemi se mettant en place, au moment même où chacun, apercevant la ferme, relâchait son attention et désarmait son PM.
Cet effroi risquait de nous inhiber des nuits durant; je décidais donc le soir même qui suivit l’attaque de repartir en patrouille.
Moi en tête, mon valeureux QM fermant la marche, nous parcourumes dans la nuit noire le premier kilomètre. Mais une goutte de sueur s’était formée au creux de ma nuque; elle grossit, grossit, descendit ma colonne vertébrale et noya ma chemise: la trouille physique, palpable, annihilante.
Je me suis arrêté; la colonne en fit autant. J’ai murmuré: “Demi-tour”. L’ordre fut transmis de l’un à l’autre. Nous regagnames la ferme sans encombre.
Revenus à la lumière du poste, chacun put voir que nombreuses étaient les chemises aussi mouillées que la mienne. Tous allèrent se coucher, sans un mot ni reproche au “chef” défaillant.


Le lendemain, Le Ponch était là.
La nuit suivante, nous repartimes ... jusqu’au lieu prévu pour l’embuscade.


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